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Un attentat fait au moins 37 morts au cœur de la capitale turque

Un attentat fait au moins 37 morts au cœur de la capitale turque

Une violente explosion a secoué, dans la soirée du dimanche 13 mars, le cœur de la capitale turque, Ankara. Le ministre de la santé a fait savoir que cette déflagration, « causée par un véhicule rempli d’explosif », a fait au moins 37 morts et 125 blessés, selon un dernier bilan établi lundi midi. Au moins l’un des auteurs de l’attentat a également été tué. Le ministre a ajouté que 71 blessés étaient toujours hospitalisés lundi matin.

 

L’explosion s’est produite à 18 h 45, à proximité d’un arrêt de bus, le long du parc public Güven, près de la place Kizilay, très fréquentée. Une voiture s’est encastrée dans un autobus municipal, un choc suivi d’une déflagration d’une puissance inouïe. Toutes les vitres alentour ont été soufflées et une boule de feu s’est ensuite propagée aux voitures qui se trouvaient à proximité.

 

Bus calcinés

De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux. Signe de la violence de l’explosion, au moins 23 personnes sont mortes sur le coup, les autres ayant péri pendant leur transfert à l’hôpital, selon la chaîne de télévision CNN-Türk. Les blessés ont été répartis dans dix hôpitaux de la capitale. « Une dizaine d’entre eux » sont dans un état grave, a précisé à l’AFP une source médicale.

Un attentat fait au moins 37 morts au cœur de la capitale turque

Dimanche soir, le président François Hollande a adressé «au peuple turc un message de profonde solidarité après l'ignoble attentat» d'Ankara, assurant que «la France est aux côtés de la Turquie pour poursuivre avec elle la lutte contre le terrorisme qui frappe partout et doit être combattu avec la plus grande énergie», précise l'Elysée dans un communiqué.

C'est le troisième attentat-suicide qui frappe la capitale turque en cinq mois. Le 10 octobre 2015, une attaque attribuée au groupe État islamique avait fait 103 victimes devant la gare d'Ankara. En janvier, un attentat en plein centre d'Istanbul tuait 11 allemands et était attribué au PKK. Le 17 février dernier, un attentat à la voiture piégée avait visé un convoi militaire, tuant 29 personnes dont neuf civils.

Après cette dernière attaque, les autorités turques avaient immédiatement pointé du doigt le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et son émanation syrienne du Parti de l'union démocratique (PYD), dans un contexte de conflit meurtrier avec le PKK dans le Sud-Est anatolien et de frappes de l'armée turque contre le PYD dans le nord de la Syrie. Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur a évoqué l'existence «d'indices sérieux» sur «l'organisation» responsable de l'attaque de la place Kizilay, sans plus de précisions. De leur côté, des sources de sécurité citées par l'agence Reuters désignaient déjà le «PKK ou un groupe affilié».

Le PKK et le PYD avaient rapidement démenti leur implication dans le précédent attentat. Ce dernier avait finalement été revendiqué par le groupe des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), une organisation proche du PKK bien que présentée comme dissidente, connue pour ses attentats sanglants qui visent notamment les civils.

Dans son message de revendication, le TAK affirmait avoir agi en représailles aux opérations des forces turques dans le Sud-Est à majorité kurde et promettait d'autres attaques. Il avait notamment appelé les «touristes étrangers et turcs à ne pas se rendre dans les lieux touristiques». Ces menaces se sont ajoutées à la peur - latente en Turquie ces derniers mois - que le PKK et les groupes qui lui sont affiliés ne cherchent à exporter la guerre dans l'Ouest du pays pour «soulager» leurs combattants sur le front du Sud-Est.

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