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Toulon : un attentat déjoué... à 300 mètres de là ou je travaille !

Toulon : un attentat déjoué... à 300 mètres de là ou je travaille !

Le suspect, un Français âgé de 25 ans, a été interpellé et écroué fin octobre. Il se serait coordonné avec un djihadiste en Syrie.

 

Article mis à jour le 11/11/2015 à 18h15

 

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À en croire une information du Petit Journal de Canal+, un attentat visant le personnel de la base navale de Toulon aurait été déjoué le 29 octobre dernier. Un communiqué du ministère de l'Intérieur, publié ce mardi soir sur Twitter, confirme d'ailleurs qu'un suspect a bel et bien été interpellé et écroué fin octobre.

L'homme, un Français de 25 ans, se serait coordonné avec un djihadiste en Syrie. Il aurait tenté de se procurer une kalachnikov et se serait fait livrer un couteau de combat et une cagoule. Les deux colis ont été interceptés, permettant ainsi son interpellation. Devant les enquêteurs, le jeune homme a reconnu qu'il « préparait une action contre des militaires à Toulon mais n'avait pas encore de plan plus précis ». Selon Le Parisien« il aurait reconnu être en relation avec un djihadiste français de 21 ans, originaire de Roubaix, et qui est sur le front en Syrie ».

12 000 personnes travaillent pour l'arsenal

Le suspect n'était pas inconnu de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il était même sous le coup d'une interdiction de sortie de territoire depuis le début de l'année 2015, « en raison de sa radicalisation et de ses soutiens affichés aux thèses djihadistes », précise le ministre de l'Intérieur.

Comme le rappelle le quotidien Nice Matin, « le port militaire de Toulon abrite la majeure partie de la force d'action navale, y compris le porte-avions Charles de Gaulle ainsi que les sous-marins nucléaires d'attaque. Près de 12 000 personnes travaillent pour l'arsenal ».

«Des morts ont été évités grâce à l'intervention des services spécialisés», considère un membre de l'entourage de Bernard Cazeneuve, qui insiste sur le «profil particulièrement déterminé et les connexions à l'étranger» du djihadiste présumé. Selon l'enquête, Hakim, natif de Toulon, était dans les radars de la DGSI depuis l'été 2014, lorsqu'il a commencé à poster sur Facebook de véhéments messages de soutien aux combattants volontaires engagés dans les zones de combat syro-irakiennes sous la bannière de Daech. «Il s'est radicalisé de manière fulgurante, confie au Figaro une source informée. Après avoir rompu de manière progressive avec sa famille et son entourage proche, il s'est muré dans une attitude silencieuse, puis de repli identitaire.» Au gré des surveillances, les policiers ont intercepté des messages électroniques qu'il échangeait avec des djihadistes français actuellement en Syrie.

Désireux de passer lui aussi à l'action, Hakim Marnissi, sans antécédents judiciaires, a songé dans un premier temps à acheter une arme à feu, peut-être de type kalachnikov, avant de renoncer à ce projet faute de disposer de relais dans le milieu délinquant local.

Obstiné, il a donc entrepris de passer commande, via Internet, pour se procurer depuis la Chine un couteau de combat avec poing américain intégré ainsi que deux cagoules qui devaient être livrés à son domicile. «Mais l'un des deux colis, légèrement éventré lors de l'acheminement, a attiré l'attention», assure un fonctionnaire de haut rang. Appréhendé dans le foyer où il vivait, Hakim a indiqué après son interpellation que son souhait premier était de partir faire le djihad en Syrie, ce dont il a été empêché à deux reprises au cours de l'année écoulée. De fait, il faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire ayant été prononcée en avril et renouvelée cet été

Il aurait donc décidé «par défaut» d'agir sur le sol français, reconnaissant avoir voulu frapper «un ou plusieurs marins de la base de Toulon». Le port militaire abrite la majeure partie de la force d'action navale, y compris le porte-avions Charles-de-Gaulle ainsi que les sous-marins nucléaires d'attaque. Près de 12.000 personnes travaillent pour l'arsenal. Toujours selon cette même source, le jeune radicalisé «attendait de recevoir son armement pour mettre sur pied un plan d'attaque plus précis». Au terme de sa garde à vue, il a été mis en examen le 2 novembre dernier pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et écroué.

Au moins un correspondant en Syrie

Au dernier stade des investigations de la DGSI, aucun élément ne permet de caractériser un voyage en Syrie, ni a priori une quelconque complicité sur le sol français. En revanche, les policiers multiplient les recoupements techniques pour tenter d'identifier l'un de ses correspondants en Syrie, membre de l'EI et qui l'aurait «incité à passer à l'acte». Il s'agirait d'un djihadiste français, Mustapha Mojeddem, qui se trouve en Syrie depuis environ un an, mis en examen et écroué quelques mois auparavant pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo dès 2012. Lui aussi originaire de Toulon, il aurait par ailleurs été en lien avec la cellule islamiste démantelée de Cannes-Torcy dont certains membres auraient eu, déjà, des projets d'attentat visant des militaires.

Cette affaire ciblant des marins français intervient alors que la France a décidé de déployer le Charles-de-Gaulle, pour participer aux opérations contre le groupe État islamique (EI). Elle intervient cinq mois après un autre attentat déjoué visant l'armée française sur notre territoire. À la veille de la fête nationale, la DGSI avait neutralisé un commando de trois hommes qui voulait mener une sanglante équipée contre le Centre national d'entraînement commando de l'armée de terre implanté dans l'enceinte du fort Béar, près de Collioure (Pyrénées-Orientales). Le groupe, dans lequel figurait un matelot révoqué, voulait décapiter un officier. Et il était lui aussi en lien avec un combattant de Daech en Syrie.

Après avoir félicité la DGSI pour son travail, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé mercredi que «Chaque jour nous procédons à des arrestations», «chaque jour nous démantelons des filières», «chaque jour nous mettons hors d'état de nuire des individus qui veulent nous frapper». Selon un dernier bilan établi par le ministère de l'Intérieur, la DGSI a déjà procédé à 370 interpellations depuis 2013 (374 selon B. Cazeneuve).

Et tout cela s'est déroulé à environ 300 mètres de là où je travaille et j'habite la semaine, le lycée Dumont d'Urville à Toulon...

 

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